Allemagne : Sky et DAZN se partagent la Bundesliga (2021-2025) pour un montant en baisse

Allemagne : Sky et DAZN se partagent la Bundesliga (2021-2025) pour un montant en baisse

Le premier grand appel d’offres post-covid vient de rendre son verdict outre-Rhin.

Après plusieurs mois d’attente, et une procédure retardée par la crise du Covid-19, la ligue allemande a officialisé ce lundi l’attribution des droits domestiques de son championnat pour les 4 saisons jusqu’en 2025. On savait par avance qu’en raison de la pression exercée par l’autorité locale de la concurrence, il y aurait plusieurs vainqueurs, l’attribution de monopoles étant devenue particulièrement mal vue par le régulateur du marché.

En outre, les acteurs s’avançaient vers cette échéance dans un drôle de contexte. Fin 2019, Sky a perdu l’appel d’offres pour les droits de la Ligue des Champions entre 2021 et 2024 au profit de DAZN, présent depuis 2018 et de Amazon. Ce dernier s’est montré particulièrement actif ces dernières semaines, obtenant avec DAZN les matchs du lot actuellement détenu par Eurosport. Ils avaient été rétrocédés en début de saison à DAZN, mais ont fait l’objet d’un contentieux de paiement suite à la crise actuelle.

Sky sauve l’essentiel, DAZN se renforce

De son côté, Sky avait de quoi appréhender l’échéance. Entre un régulateur ne lui permettant plus de négocier une exclusivité globale et des prédateurs du web qui l’attaquent durement, la partie était loin d’être assurée alors que la pérennité des chaines sportives de l’opérateur satellite aurait pu être questionnée. Au final, Sky emporte de nombreux lots, lui offrant notamment la possibilité de diffuser 200 matchs en direct par saison, tous ceux ayant lieu en semaine et le samedi. Sont donc inclus la case horaire emblématique du samedi 18h30 et le multiplex de 15h30.

En outre, le diffuseur obtient l’intégralité de la 2e division, y compris la nouvelle affiche du samedi soir co-diffusée avec la chaine gratuite Sport1. Les allemands ne souhaitant pas débourser d’abonnement pourront aussi bénéficier du lot de résumés obtenu par les chaines publiques ARD et ZDF. Les chaines publiques ne retransmettront plus de rencontres. Les 9 matchs par saison prévus par la ligue pour une co-diffusion, dont le match d’ouverture et la Supercoupe, ont été obtenus par la chaine privée SAT.1.

Malgré tout, l’offre de Sky sur la D1 s’étiole quelque peu (266 matchs par an de première division actuellement), au profit du grand gagnant de la consultation qui est DAZN. Avec 106 matchs par saison, tous ceux ayant lieu les vendredis et dimanches, l’opérateur par internet confirme son implantation sur le marché allemand et pourra proposer dès 2021 des premiers choix de Ligue des Champions en semaine, puis des rencontres de haut niveau le week-end. De quoi continuer de séduire toujours plus de foyers allemands dans les prochaines années alors que l’offre est déjà quantitativement importante.

La première baisse de revenus pour un championnat

Le grand perdant dans cette affaire n’est pas Amazon, bredouille, mais plutôt la Ligue allemande qui paye à quelques mois près un timing catastrophique. Alors que l’actuel contrat rapporte 1,16 Md€ par an sur son marché principal, l’annonce du jour est celle d’une baisse en dépit de la concurrence présente pour faire monter les enchères. Entre 2021 et 2025, la ligue ne touchera plus que 1,1 Md€ annuels, soit un montant en légère baisse alors que la ligue ambitionnait initialement d’atteindre les 1,3 milliards d’euros par saison.

Cela pourrait en faire la ligue générant le moins de revenus domestiques parmi celles du Top 5 européen, en attendant les renégociations de la Série A pour 2021 et de la Liga puis de la Premier League à l’horizon 2022. La France devrait toucher entre 2020 et 2024 un montant record, au delà des 1,15Md€ par saison, grâce à l’arrivée de Mediapro.

La ligue allemande disposera cependant d’une dernière marge de manœuvre avec la négociation à venir des droits internationaux à compter de 2021. Ces derniers rapportent actuellement un minimum garanti de 280M€ par saison. De quoi compenser ou amplifier ce coup d’arrêt pour les revenus audiovisuels allemands.

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