Droits TV Ligue 1 : La LFP envisage de lancer un appel d’offres pour les lots de Mediapro

Après l’annonce fracassante de Canal+ au sujet de la Ligue 1, le Conseil d’Administration de la LFP était réuni ce jeudi.

C’est une avancée importante dans le dossier des droits TV de la Ligue 1. Selon des informations relayées par l’AFP, les représentants des clubs réunis en Conseil d’Administration de la LFP ont acté le principe d’un nouvel appel d’offres pour l’attribution des droits de la Ligue 1 récupérés à Mediapro fin 2020.

Si les clubs ont pris acte du refus de Canal+ de négocier en gré à gré la reprise des lots de Mediapro, ils n’acceptent pas la volonté exprimée mardi par Maxime Saada de rendre son lot de 2 matchs avant la prochaine échéance de paiement prévue début février. Ce lot 3 ne fait donc pas partie de la consultation envisagée et demeure toujours attribué aux yeux des dirigeants du football français.

Une volonté de conserver à tout prix les lots définis en 2018

Les administrateurs ne seraient pas parvenus à se mettre d’accord sur la structuration précise du nouvel appel d’offres, si ce n’est sur le principe d’une procédure rapide de 10 à 12 jours selon RMC, alors que le temps presse. En effet, l’accord de règlement signé avec Mediapro assure une diffusion pour la LFP jusqu’au 31 janvier. Rien n’est garanti au delà.

L’idée est donc de faire fi de la volonté de Canal+ de remettre tout à plat. L’entité va commercialiser en l’état les lots définis par la LFP en 2018 et obtenus par Mediapro. La solution a le mérite de l’efficacité. En effet, le cadre juridique des contrats formalisés pendant plusieurs mois il y a trois ans ne serait pas à réécrire, et le nouvel attributaire des lots devrait assurer les mêmes prestations que celles réalisées par Mediapro, notamment en matière de qualité de production des matchs.

La solution pourrait être contestable sur le fond, alors qu’une partie de la perte d’attractivité et de valeur de notre championnat est attribuée par certaines voix à la nouvelle programmation des journées de championnat. Sont notamment critiqués le changement de case horaire du multiplex, l’échec de la case horaire du samedi soir pour trouver son public avec une affiche, l’enchainement des matchs toutes les deux heures ou encore les journées en semaine qui concentrent les 5 affiches sur le même créneau horaire. Tous ces paramètres seraient maintenus à l’identique dans cette hypothèse.

Canal+ n’est pas en droit aux yeux de la Ligue de rendre son lot

La préservation de ce cadre juridique permet par ailleurs à la Ligue de tenter de sauver ses contrats signés avec Free et beIN, en plus de celui contesté par Canal+. Si la LFP cède aux arguments juridiques de la chaine cryptée, les deux autres partenaires seraient légitimes pour rompre leurs engagements de la même manière.

Pour l’heure, les avocats de la ligue réfutent le raisonnement juridique exposé par Maxime Saada dans Le Figaro et dans le courrier annonçant son souhait de rendre le lot 3. L’ensemble des lots principaux ont été vendus lors d’une attribution commune. Les trois premiers étaient d’ailleurs liés dans leur attribution à un prix de réserve cumulé. Si les lots 1 et 2 sont revendus bien moins chers à des tiers, le détenteur du lot 3 se retrouverait lésé estime Canal.

Si ces positions demeurent dans les prochains jours et prochaines semaines, la LFP se retrouverait donc à réaliser rapidement un appel d’offres afin de réattribuer à minima les Lots 1 et 2, soit 3 affiches de Ligue 1, puis éventuellement les lots Multiplex de Ligue 1 comme de Ligue 2.

En parallèle, en refusant le versement de février, Canal+ pourrait se retrouver dans la situation du mauvais payeur qui continue à diffuser les compétitions en attendant que la LFP puisse rompre le contrat. En sachant que le résultat du fameux appel d’offres conditionnera l’issue de ce conflit relatif au Lot 3 et ses éventuelles conséquences judiciaires.

Une diffusion en paiement à la séance comme roue de secours ?

En plus de tout cela, le temps presse pour assurer la continuité de diffusion entre le début du mois de février et la date d’attribution éventuelle qui serait la conséquence de l’appel d’offres envisagé. La solution provisoire apportée par Mediapro est de plus en plus difficile à accepter puisque la Ligue ne perçoit aucun revenu complémentaire. Un nouvel accord pourrait résoudre ce problème, à moins que la LFP ne privilégie une autre solution qui lui fasse définitivement tourner la page Mediapro.

Les clubs pourraient prendre le risque de commercialiser différemment les matchs dans l’attente de l’issue de l’appel d’offres à venir. Il faudrait alors mobiliser des moyens de production, de distribution et de commercialisation des rencontres. Le bénéfice perçu irait directement dans la poche des clubs, mais les risques seraient immenses alors que le succès commercial est incertain et que la qualité de production a un prix.

La solution consistant à récupérer les forces vives de Mediapro Sport France serait complexe juridiquement et couteuse. La création en quelques jours d’une plateforme convenable relève du fantasme. Reste la solution clé en main apportée par Maxime Saada, qui propose de produire lui-même les matchs, de les mettre à disposition de tous en paiement à la séance sur MyCanal et de transmettre à la Ligue les fruits de cette commercialisation auxquels auront été soustraits les frais de production.

La situation juridique actuelle fera date tant elle est inédite, et tant la relation entre Canal+ et la LFP est déterminante pour l’avenir à court terme du championnat. Ce sont tous ces paramètres qui vont devoir diriger la décision de Vincent Labrune et ses équipes, alors qu’une épée de Damoclès pèse désormais très clairement sur des clubs dont la trésorerie ne permettra pas de voir le printemps si la situation actuelle venait à perdurer.

Un commentaire

  1. Et pourquoi pas une diffusion directe par la Ligue , tel un NBA League pass, pour s’affranchir de ce genre de problèmes ? quand franchiront-ils le pas ? toujours à la bourre :o(

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