Droits TV : les enjeux de 2022
Des droits importants vont être négociés ou arrivent à échéance cette année.
L’année qui débute devrait être une période de transition entre la crise du Covid-19, le dépôt de bilan du projet français de Mediapro et d’importantes échéances à l’horizon 2024. En effet, le marché se remet à peine de la crise. Par conséquent, de nombreux contrats ont été prolongés en 2021, notamment pour les championnats européens ou les sports mécaniques. Pour autant, d’importants dossiers vont rythmer l’année à venir. Voici à quoi s’attendre :
FOOTBALL
Équipe de France Masculine, Matchs internationaux européens, Ligue des Nations (2022-2028) : C’est le plus gros dossier de ce premier semestre. L’UEFA commercialise les droits centralisés des équipes nationales, parmi lesquelles l’équipe de France pour le compte de la FFF. Actuellement, TF1 et M6 se partagent équitablement les droits de l’équipe de France (10 matchs) et de la meilleure affiche internationale (10 matchs) contre un montant estimé de 35 millions d’euros par saison. Le groupe L’Équipe dispose du reste des rencontres internationales pour une montant inconnu.
Pour ce nouveau cycle, l’UEFA a réalisé des lots permettant de couvrir 6 saisons, contre 4 auparavant. Cela n’a pas pour autant dynamisé le marché français. Les offres, particulièrement faibles, ont convaincu l’instance de passer en négociation de gré à gré. TF1 part favorite pour l’équipe de France, alors que le mystère plane sur les diffuseurs intéressés par les autres rencontres européennes.
Cette consultation comprenait également les Euro 2024, en Allemagne, et Euro 2028, non-encore attribué. Les offres, encore plus décevantes que sur le volet précédent, ont convaincu l’UEFA de patienter. La remise sur le marché devrait se faire bien plus tardivement, alors que l’Euro 2020 a réalisé des audiences bien moins spectaculaires qu’en 2016 en France. La question de la valeur de ces compétitions pourrait d’ailleurs être perturbée par la volonté de la FIFA d’organiser la Coupe du Monde tous les deux ans à compter de 2026.
Coupe de France (2022-2026) : Le contrat actuel signé par la Fédération Française de Football avec Eurosport et France Télévisions arrive à échéance. La négociation s’annonce compliquée, après une remise en cause l’an passé de la valeur du contrat suite à une refonte du format due au Covid-19. Cela sera particulièrement compliqué du côté du groupe public qui ne considère pas forcément le football comme un droit essentiel dans une période d’économies. Cela constitue cependant un droit emblématique, et l’impératif de visibilité sera à prendre en compte par la FFF, soucieuse de préserver le prestige de la mère des compétitions dont la finale fait partie des évènements d’importance majeure. Pour Eurosport, si le diffuseur a accompagné l’ayant droit dans la production intégrale de la compétition dès les 32e de finale, sa politique variable de diffusion des matchs entre ses canaux linéaires, 360, et l’offre numérique payante pourrait lui jouer des tours. A condition qu’une concurrence importante se présente. Amazon ? Canal+ ? Personne n’a, en tout cas, fait publiquement acte d’intérêt.
FA Cup (2022-2026) et Ligue Anglaise (2022-) : Le groupe beIN SPORTS va devoir renouveler cet été ses deux contrats qui lui permettent de diffuser du football anglais, à savoir avec la fédération en charge de la FA Cup, et avec la Ligue en charge de la D2 Anglaise et de la Carabao Cup. Le premier contrat devra être négocié avec Pitch, qui a conservé la gestion des droits pour les 4 prochaines saisons. beIN Media Group avait par ailleurs négocié un contrat de long terme sur plusieurs marchés avec la Ligue, qui ne devrait pas être renouvelé en l’état. Il faudra probablement passer par une nouvelle agence pour s’offrir à nouveau ces compétitions.
Copa del Rey et Supercoupe d’Espagne (2022-) : Les compétitions organisées par la fédération espagnole sont actuellement diffusées par L’Équipe. Les droits expirent à la fin de la saison en cours.
D1 Féminine et Équipe de France Féminine (2023-) : L’actuel contrat de 5 ans liant la fédération française à M6 pour les bleues et Canal+ pour le championnat féminin approche de son terme, sans avoir fait d’étincelles. Les diffuseurs seront en position de force, ce qui pourrait inciter la fédération à anticiper l’appel d’offres pour mieux négocier par la suite.
Coupe du Monde Féminine 2023 : La FIFA va commercialiser prochainement la prochaine coupe du monde féminine. Après le succès d’audience pour l’édition 2019 en France, il faudra se lever tôt au cœur de l’été 2023 pour suivre les matchs qui se dérouleront en Australie et en Nouvelle-Zélande. Ce fuseau horaire défavorable pèsera nécessairement sur le montant des droits, d’autant plus que les bleues, qui joueront l’Euro en juillet 2022, ont déçu lors de leurs précédentes compétitions.
Certaines compétitions dont les droits expirent en 2024 pourraient malgré tout faire parler d’elles. Si le sujet actuel qui occupe les présidents de Ligue 1 concerne la société commerciale en création et la volonté d’en céder 10% du capital à un fond d’investissement, le travail pour le prochain cycle de droits a débuté. Si tout semble inciter la LFP à temporiser et à attendre 2023 pour lancer les enchères, la pression des clubs a entrainé lors des deux précédents cycles une commercialisation anticipée des droits en 2014 (cycle 2016-2020) et 2018 (cycle 2020-2024). Jamais deux sans trois ? A moins que l’actualité de l’année concerne à nouveau le cycle en cours, Canal+ et beIN SPORTS contestant toujours devant la justice la rétrocession des droits de Mediapro à Amazon.
L’UEFA aime également anticiper les appels d’offres. Pour sa nouvelle formule de la Ligue des Champions qui arrivera en 2024, elle remet actuellement en concurrence l’agence historiquement à ses côtés, Team Marketing. Une fois le partenaire trouvé, il faudra attendre que le nouveau format soit entériné pour que les droits soient mis à la vente sur divers marchés. Pour le cycle 2021-2024, le travail avait débuté à l’automne 2019 avec le Royaume-Uni puis la France en décembre de la même année. Cela pourrait être retardé au premier semestre 2023, en raison de la Coupe du Monde de la FIFA qui aura lieu en fin d’année.
RUGBY
Tournoi des VI Nations (2023-) : France Télévisions dispose des droits exclusifs jusqu’à l’édition 2022. Aucune information n’a filtré concernant cette compétition emblématique du groupe public, alors que la BBC et ITV ont prolongé leur deal outre-manche jusqu’en 2025. L’issue de ce dossier pourrait coïncider avec une communication au sujet des droits de l’Équipe de France à domicile, diffusés par France 2 à l’automne 2021, alors que le contrat prenait fin à l’issue de la saison précédente. La seule certitude pour l’année 2023 est la diffusion de la Coupe du Monde en France par le groupe TF1, qui dispose de la capacité de sous-licencier une partie des droits à un concurrent payant comme gratuit.
Champions Cup et Challenge Cup (2022-2026) : Si le format ne cesse de changer, les matchs, lorsqu’ils ne sont pas reportés à cause du covid, sont diffusés par beIN SPORTS et France Télévisions. Le groupe public a par ailleurs retrouvé depuis 2019 une deuxième affiche de Champions Cup par week-end, suite à un accord de co-diffusion signé avec la chaine sportive. Tout devra être renégocié dans les prochains mois. L’incertitude majeure portera sur les intentions de Canal+, qui a fait du rugby français un pilier majeur de son offre sport après ses déboires concernant la Ligue 1, mais qui demeure en lien commercial avec beIN SPORTS.
TENNIS
Coupe Davis et Fed Cup (2022-) : Maintenant que les compétitions ont été refondées, le contrat de beIN SPORTS est arrivé à échéance. Suite au succès indéniable des nouveaux formats condensés en fin de saison, les candidats s’annoncent très nombreux. A moins que…
Roland Garros (2024-) : Si les téléspectateurs n’ont vécu qu’une seule édition du contrat actuel marquant l’arrivée des night sessions d’Amazon aux côté de France Télévisions, la FFT doit travailler d’ores et déjà sur les prochaines éditions. Après le court Philippe Chatrier, le Susan Lenglen sera alors également couvert. Une mise en vente anticipée n’est pas à exclure si la FFT souhaite conserver Amazon au delà de 2023.
US Open (2023-) : Eurosport, qui a prolongé l’Open d’Australie jusqu’en 2031 et dispose du circuit ATP jusqu’en 2023, va devoir prolonger le dernier grand chelem de la saison au delà de l’édition 2022. La chose devrait être facilitée par le fait que la filiale de Discovery détient actuellement ces droits à l’échelle du continent européen.
CYCLISME
Les trois grands tours sont détenus jusqu’aux éditions 2025 par Eurosport, et par France Télévisions pour le Tour de France. Ce contrat cadre avec ASO, qui inclut de nombreuses autres courses telles que Paris Roubaix ou le Dakar, est majeur pour le groupe public qui a l’habitude de le sécuriser largement en amont, et qui serait bien heureux de pouvoir le faire dès cette année.
Ligue Nationale de Cyclisme (2023-) : Eurosport et France 3 Régions partent favoris pour continuer à diffuser des courses telles que le Tro Bro Leon, le Tour du Finistère ou le Grand Prix La Marseillaise.
BASKET
Ligue Nationale de Basket (2022-) : L’Élite a enfin retrouvé un diffuseur payant régulier, avec un contrat récemment signé auprès de beIN SPORTS. Cela vient compléter pour la saison en cours les diffusions assurées par Sport en France et France 3 Régions. Restera le plus compliqué, en tentant de confirmer cette dynamique la saison prochaine avec un contrat pluriannuel et, soyons fous, des droits de retransmission à la clé.
Euroleague (2022-) : Si l’Équipe est venue apporter une solution en proposant pour pas cher la diffusion de l’ASVEL cette saison, l’entité privée en charge de la meilleure compétition européenne va continuer à chercher un diffuseur pérenne en France à compter de la saison prochaine.
HANDBALL
Équipes de France (2023-) : L’actuel contrat liant beIN SPORTS à la fédération pour les matchs amicaux à domicile s’achève à la fin de l’année. Concernant les matchs de qualifications gérés par l’EHF, la chaine sportive dispose de droits courant jusqu’à l’été 2024. Une prolongation du contrat avec la FFHB est donc à attendre. Par conséquent, cela devrait concerner également la chaine l’Équipe, qui co-diffuse ces rencontres et qui a prolongé un contrat de sous-licence initial s’achevant à l’été 2021. Ces tractations pourraient également concerner la Coupe de France, dont les finales 2021 ont été diffusées par les deux chaines.
VOLLEY-BALL
Championnat du monde masculin 2022 : L’édition aura lieu fin aout en Russie. La chaine L’Équipe et France Télévisions constituent les principaux diffuseurs intéressés pour suivre les aventures des champions olympiques.
NATATION
beIN SPORTS a investi dans ce sport en signant des accords auprès de la FINA et de la Fédération Française de Natation jusqu’en 2021. Aucune annonce n’a été réalisée pour l’heure concernant le devenir de ces accords, sachant que certaines compétitions ont été décalées à 2022 suite au report des JO de Tokyo.
SPORTS D’HIVER
NHL (2022-) : Canal+ dispose des droits du Hockey sur Glace nord-américain jusqu’à la saison en cours. Les accords devront être renégociés à l’automne.
JEUX PARALYMPIQUES
Paris 2024 : L’appel d’offres concernant le diffuseur hôte, qui sera également producteur des compétitions, a été lancé en novembre dernier. Les réponses étaient attendues en décembre. Une officialisation aura donc lieu cette année, alors que France Télévisions est le diffuseur habituel de cette compétition.
JEUX OLYMPIQUES
Éditions 2026 et suivantes : Si nous sommes concentrés sur l’échéance de Paris 2024, le CIO devrait bientôt commercialiser à l’échelle du continent les prochaines éditions des jeux. Pour rappel, Discovery a raflé à l’UER les éditions 2018 à 2024 sur une grande partie des territoires européens pour 1,3 milliard d’euros. Une prolongation serait dans la logique de ce partenariat de long terme. Cependant, la corbeille sera bien moins garnie, avec pour les jeux d’été une édition 2028 à Los Angeles et une édition 2032 à priori en Australie, à Brisbane. Les jeux hivernaux en revanche devraient être bien mieux exposés avec en 2026 la première édition sur notre fuseau horaire depuis 2006 puisqu’à Milan et Cortina en Italie, puis une édition 2030 attribuée l’an prochain et qui devrait se dérouler en Amérique ou en Europe.
Eurosport devrait conserver ses droits sur le tennis et les partenariats avec France 3. Il serait intéressant de se battre pour le rugby européen après avoir perdu la pro D2. Le rugby manque sur eurosport surtout qu’ils ont déjà le hand européen.
Bein sport devrait récupérer quelque sport la NHL garde la natation le handball essayé de récupérer euroligue garde ligue nationale de basket garde le tennis garde la coupe d Europe de rugby et garde aussi les coupe d angleterre de football et récupère la coupe d Espagne
« Suite au succès indéniable des nouveaux formats condensés en fin de saison » C’est de l’ironie ?