De nombreux changements à prévoir pour beIN SPORTS en cette rentrée 2020

De nombreux changements à prévoir pour beIN SPORTS en cette rentrée 2020

Le portefeuille de droits, la grille et les incarnations de la chaine vont nécessairement devoir évoluer au mois de septembre.

Depuis son arrivée spectaculaire sur le marché français en 2012, beIN SPORTS a brillé par sa constance. Même la perte en 2018 des droits de la Ligue des Champions n’avait pas perturbé plus que cela une structure construite autour d’un bloc solide de droits sportifs et d’une rédaction de journalistes fidèles au projet.

Il aura fallu attendre les huit ans de la chaine pour la voir évoluer, contrainte de s’adapter à une perte majeure. En effet, beIN SPORTS ne proposera plus à la rentrée de matchs de Ligue 1, alors qu’elle disposait jusqu’à présent de plus de 7 rencontres de Ligue 1 par journée, dont le Multiplex, et de 8 matchs de Ligue 2. A la rentrée, les amateurs de football français se contenteront de la diffusion par beIN des 2 plus belles affiches de Ligue 2 par journée. Le reste ira dans l’escarcelle de Mediapro, nouvel acteur fort du football français dont le lancement de Téléfoot la chaine est attendu dans un mois, et de Canal+.

Une chaine bientôt rentable ?

Car beIN SPORTS n’était pas bredouille à l’issue de la consultation pour les droits de la Ligue 1. Mais le lot obtenu, 2 rencontres de choix 1, 3 ou 4, a été revendu à prix coutant à Canal+ justement. La négociation a été surtout l’occasion de transmettre au groupe Canal la distribution exclusive de la chaine beIN SPORTS, contre un minimum garanti, et avec effet depuis le 1er Juin 2020.

L’effet conjugué des deux facteurs entraine beIN SPORTS dans une situation inédite depuis sa création, avec un équilibre économique largement envisageable la saison prochaine. En effet, le cout de grille va nettement diminuer, passant rien que pour les droits sportifs de près de 300M€ estimés à un montant oscillant entre 150 et 200M€ sur la saison à venir, Euro 2021 inclus. Il faut rappeler que la filiale française de beIN Media Group constitue pour son actionnaire un véritable gouffre financier. La dernière estimation, apportée par Libération, faisait état au 31 décembre 2018 d’un total de 1,6 milliard d’euros cumulés ayant dû être intégrés aux comptes par des jeux de recapitalisations.

Si beIN SPORTS venait effectivement à basculer son modèle vers un nouveau prônant un équilibre financier garanti par son contrat de distribution, des doutes quant à sa capacité à maintenir sa qualité de grille à moyen terme pourraient émerger. Se pose ici la question de la marge financière du groupe, alors que l’échéance 2021, qui correspond au retour de la Ligue des Champions (sans l’affiche de chaque jour de compétition, limitant fortement le montant des droits), coïncide surtout avec la renégociation des droits de la Liga, de la Série A et de la Bundesliga. Le récent épisode entre beIN Media Group et la Série A a rappelé la puissance globale dont bénéficie toujours la chaine sportive pour obtenir des droits négociés sur d’autres territoires, mais aussi les risques que cela comporte, et notamment celui d’un abandon volontaire de droits pour des raisons extérieures à la filiale française du groupe.

Le renouvellement de certains droits toujours en attente

Mais avant l’été 2021, c’est bien la rentrée 2020 qui préoccupe actuellement les équipes dirigées par Florent Houzot. En matière de droits sportifs, la SuperLig Turque doit être renouvelée, sans grand suspens puisque beIN en est le diffuseur local. Rien n’a été pour l’heure en revanche confirmé au sujet de la NBA pour la saison 2021 et de la NFL qui doit reprendre en septembre.

Les très bonnes relations entretenues avec la ligue de basket-ball, illustrées récemment par la mise en place d’une chaine permanente NBA TV sur beIN Max 4, peuvent inspirer confiance. Les incertitudes sont plus nombreuses au sujet du football américain, dont le mandat de commercialisation sur le territoire européen pour 5 ans attribué à MP & Silva a pris théoriquement fin avec le SuperBowl 2020. La faillite de l’agence fin 2018 a cependant apporté un véritable flou quant à la durée des contrats actuels et à la nature de l’interlocuteur en charge de la vente des prochaines saisons.

Au chapitre des évolutions, beIN devra intégrer en septembre la nouvelle programmation en fin de semaine des journées de championnat de France de handball. Au lieu des deux habituelles cases pour les matchs premium du mercredi et du jeudi 20h45, la Starligue bénéficiera désormais de 3 affiches, programmées à priori le vendredi à 19h, le samedi à la même heure et le dimanche à 17h. Une inconnue subsiste selon L’Équipe concernant la diffusion intégrale du championnat, passé de 14 à 16 clubs.

L’arrivée du handball français dans les grilles week-end de la chaine s’explique par la nouvelle présence en semaine des Coupes d’Europe, dont les droits médias sont gérés par Perform/DAZN. Aucun diffuseur TV n’est pour l’heure annoncé en France. Seul le Final 4 de l’édition 2020, programmé fin décembre et auquel le PSG Hand participera, sera retransmis avec certitude sur les antennes de beIN.

Outre l’arrivée du handball et la présence des Coupes d’Europe de Rubgy, les grilles de la chaine valoriseront donc surtout à la rentrée les 3 principaux championnats européens de football dont les droits sont sécurisés. Il n’est en revanche pas impossible que la chaine soit à l’écoute de toute opportunité lui permettant de renforcer son offre. Les droits de la Jeep Elite de Basket n’ont par exemple toujours pas été attribués, et Canal+ n’a toujours pas réussi à rétrocéder à Eurosport la partie quantitative des droits de la Pro D2 de Rugby. Reste cependant à ce que ces possibles acquisitions puissent s’imbriquer convenablement dans les grilles de la chaine et dans ses couts, notamment en raison des impératifs de production associés.

Une rédaction affaiblie par la perte de la Ligue 1

Les dernières conséquences pour la chaine sportive concernent les équipes, avec pour la première fois des départs massifs de talents maison. Comme l’a rapporté L’Équipe, la direction de la chaine a annoncé aux équipes début juin un plan de départ en raison de la baisse d’activité provoquée par la perte de la Ligue 1 et de 6 matchs de Ligue 2. Il est ainsi prévu que la rédaction soit amputée dans les prochains mois de 20 postes. L’annonce de ce plan a facilité les départs et envies d’ailleurs de journalistes phares.

Aussi, plusieurs départs ont dores et déjà été actés, et viendront structurer la chaine Téléfoot : Anne-Laure Bonnet, Julien Brun, Thibault Le Rol ou Smaïl Bouabdellah vont suivre le feuilleton Ligue 1 sur son nouveau diffuseur principal. Xavier Domergue a de son côté accepté une destination plus inattendue, en devenant le commentateur principal de M6 aux côtés de Robert Pirès. Pour lui, les nouvelles perspectives sont les matchs des Équipes de France de Football et l’Euro 2021, dont sa finale.

C’est ainsi que le visage de beIN SPORTS va se transformer dans les prochaines semaines. La chaine tentera de demeurer indispensable pour les foyers qui vont être confrontés à des arbitrages financiers importants en cette rentrée. Si en matière de droits, les incertitudes sont importantes, l’avenir de la chaine qui diffusera également la Coupe du Monde 2022 est dégagé, et ce jusqu’à l’horizon 2024. Un luxe dans le paysage médiatique français actuel.

7 commentaires

  1. la chaine tele foot est bien trop chere ! la ligue 1 sur bein ete le top! que bein s etonne pas que les abonnees se retire en masse! bein va se casser la gueule et va metre des millier de personnes au chomage!

  2. Et toujours pas de nouvelle concernant la distribution sur les box ! Il semblerait que les accords aient été prolongés provisoirement. Mais on n’est toujours pas à l’abri d’une exclu Canal.

  3. Petite question : Est ce que dans les autres pays où Bein est present, est-il autant à perte qu’en France ?
    Sinon, en soit, malgré tout ils ont réussi à se maintenir dans le paysage sportif alors que beaucoup pensaient qu’ils allaient mourrir en 2022.

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