La reprise de la Serie A absente des antennes de beIN SPORTS France et Monde

La reprise de la Serie A absente des antennes de beIN SPORTS France et Monde

Les suiveurs du football italien ne peuvent actuellement compter sur aucune offre légale en France et dans plusieurs régions du monde alors que la saison 2019-2020 interrompue en mars vient d’être relancée.

C’est une drôle de surprise qu’ont pu vivre les millions d’abonnés aux offres de beIN SPORTS au travers du monde ce week-end. La surprise a été partagée par les équipes de la chaine, qui ont découvert au dernier moment que leur groupe n’était alors plus détenteur des droits de diffusion du Calcio, pourtant sécurisé en 2018 jusqu’en 2021.

La raison se trouve à l’échelle globale, puisque beIN Media Group est en affaires auprès de la Ligue italienne pour de nombreux marchés dans le même temps, lui permettant de négocier plus facilement les droits de diffusion. Ainsi, le groupe dispose des droits exclusifs en France, mais également en Turquie, au Moyen-Orient, dans de nombreux territoires asiatiques et en Océanie. Soit un total non négligeable de 35 pays, représentant selon Bloomberg près de 150M€ par saison. Pour rappel, les droits internationaux de la Série A détenus par IMG s’élèvent à 340M€ annuels.

Une Supercoupe en Arabie Saoudite qui passe mal

Suite à l’épidémie de covid-19, un contentieux s’est créé, entrainant le non-paiement de la dernière tranche par beIN, bien désireux de réaliser une économie sur le montant des droits. Mais les négociations semblent compliquées et sont principalement tendues par un facteur géopolitique non négligeable.

En effet, la Serie A semble avoir commis un impair majeur en confiant à partir de 2019 l’organisation pluriannuelle de la Supercoupe d’Italie à l’Arabie Saoudite. Ce pays est accusé par beIN Media Group d’avoir organisé un piratage massif de ses chaines au moyen orient sous l’appellation beOutQ. Le groupe qatari se démène depuis plusieurs années pour faire cesser et condamner cette atteinte majeure à ses droits exclusifs. La semaine dernière, l’Organisation Mondiale du Commerce a d’ailleurs reconnu que l’Arabie Saoudite n’avait pas fait assez pour défendre les intérêts commerciaux qataris sur son territoire face à ces actes de piratage.

Des conséquences incertaines

L’issue de la négociation pour cette saison, pour la fin du contrat en cours et pour la prochaine échéance demeurent très largement inconnues. Il est même difficile de savoir qui a imposé la coupure du signal, tant celle-ci est préjudiciable pour les intérêts de la Ligue et de son diffuseur. En l’absence de communication de part et d’autre, tout peut arriver. Cela pourrait aller du conflit rapidement réglé au contentieux durable affectant la diffusion des rencontres sur plusieurs journées de championnat, et pouvant mener à la l’interruption anticipée des relations commerciales.

Dans l’hypothèse d’une rupture du contrat, en France, les droits seraient nécessairement remis en jeu. Et cela pourrait faire les affaires d’acteurs en place tels que Canal+ (cependant distributeur exclusif de beIN SPORTS France) ou Eurosport (qui s’était approprié la Coupe d’Italie en 2015, lorsque beIN SPORTS, dépossédé des droits au Moyen-Orient, avait en réponse abandonné ceux sur ses autres marchés). Mais cela pourrait également constituer une opportunité exceptionnelle pour un acteur nouveau comme Mediapro, bien que le football étranger ne constitue par une priorité à en croire le discours officiel.

La situation devrait s’éclaircir dans les prochains jours, tant l’enjeu est important pour la Serie A qui doit se dérouler jusqu’à fin juillet et perd actuellement sa couverture auprès de très nombreux fans acquis ou potentiels. Pour beIN SPORTS France, le déficit d’image est d’autant plus important que ses équipes éditoriales et de promotion ont jusqu’au dernier moment communiqué sur la reprise de ce championnat. Depuis samedi pourtant, c’est écran noir et silence radio.

4 commentaires

  1. Comme d’habitude les clients en bout de chaînes pâtissent. Tout ça pour un conflit géopolitique.
    Magnifique
    Je suis scandalisé de payer pour ça.

    1. Et c’est une preuve que l’arrivée des fonds souverains dans le football va à terme tuer le football. Les conflits géopolitiques vont de plus en plus s’intensifier dans les années à venir dans le monde post covid.

      En dehors des fonds du golfe, Mediapro a un capital majoritairement détenu par des fonds d’investissements chinois. En Allemagne la fédération de foot DFB veut rompre unilatéralement son contrat avec Infront détenu à majorité par Wanda Group, un conglomérat chinois. Les chinois gravitent depuis plusieurs années dans le business model du football. Je crains dans les années à venir de plus en plus de faillites avec tous ces Etats qui peuvent se désengager à tout moment.

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