Droits TV, les enjeux de 2020 (1/4) : Du football à l'affiche pour Canal+ et Mediapro

Droits TV, les enjeux de 2020 (1/4) : Du football à l’affiche pour Canal+ et Mediapro

Droits TV : Les enjeux

Après une année 2019 marquée par le spectaculaire appel d’offres pour les droits tv de la Ligue des Champions 2021-2024, l’année à venir s’annonce agitée en coulisses. Certains droits vont aussi être remis en jeu à court et moyen terme. Tour d’horizon chaine par chaine, en commençant par les deux prochains diffuseurs de la Ligue 1.

Canal+ : Réaménager la grille sans l’affiche du dimanche soir.

Ce sera la principale révolution. Sauf surprise, la chaine cryptée ne diffusera plus de Ligue 1 le dimanche soir, et donc plus les 10 meilleures affiches de la saison parmi lesquelles se trouvent les chocs les plus attendus des supporters. Après être rentrée bredouille de la consultation de Juin 2018, la chaine n’a cependant pas baissé les bras et a annoncé fin 2019 qu’elle allait racheter le lot détenu par beIN SPORTS, avec 2 matchs par journée, dont 28 choix 1, sur les cases horaires du samedi 21h et du dimanche 17h.

Les équipes de la chaine, désormais rassurées quant à son avenir, cette dernière ayant obtenu les meilleures affiches de chaque journée de Coupe d’Europe dès 2021, vont s’affairer à déterminer la meilleure grille de rentrée. En effet, l’enjeu est de conserver les abonnés, en dépit d’une baisse de l’offre sur la Ligue 1. Il faudra construire un Canal Football Club sans images de Ligue 1 au delà du débriefing du match de 17h et combiner au mieux les 5 droits jugés majeurs par la chaine : Ligue 1, Premier League, Formule 1, Top 14 et D1 Féminine. Ces deux dernières pourraient voir leur programmation évoluer, et notamment le match de rugby du dimanche après midi. Il faudra également compter sans la Ligue 2, sur la case du lundi soir, mais qui n’était plus réellement mise en valeur. Le groupe perdra enfin la Coupe de la Ligue en semaine, la compétition étant retirée du calendrier faute d’intérêt suffisant des diffuseurs.

Certains droits sont en suspens. En premier lieu, le National. La FFF a consenti à l’été 2019 une rallonge d’un an pour coïncider avec le début du contrat Ligue 1. En toute logique, une consultation devrait être lancée pour trouver un partenaire médias de long terme. Il n’est pas certain que ce droit récupéré en catastrophe après la perte de la Premier League en 2016 soit toujours le bienvenu dans la grille de Canal+. Par ailleurs, d’autres petits droits football aux échéances incertaines alimentent la chaine Foot+ et les Multisports : Les Championnats écossais, néerlandais et belges sont toujours la propriété du groupe. Souhaitera-t-il les garder lors de leur remise en jeu ?

Canal+ devra également renégocier ses partenariats avec l’OL et l’OM, qui lui permettent de suivre le parcours européen des féminines à domicile (ce ne sera plus possible dès l’automne 2021 avec la refonte de la Ligue des Champions féminine et la centralisation des droits par l’UEFA qui devrait d’ailleurs faire l’objet d’une consultation cette année), les matchs amicaux de présaison, et parfois les matchs de qualification européenne. Avec les récentes acquisitions, le groupe semble cependant en bonne posture pour prolonger. Cependant, Mediapro qui se voudra comme la chaine des clubs pourrait avoir une politique volontariste comme a pu le faire beIN SPORTS à son lancement en 2012.

Enfin, le gros morceau pour la chaine cryptée sera la Formule 1. Le contrat actuel court jusqu’à l’issue de la saison 2020. En toute logique, un appel d’offres sera lancé dans l’année pour savoir qui diffusera la compétition reine avec les nouvelles monoplaces l’an prochain. A moins que, comme lors du contrat précédent (2013-2017), celui actuellement signé contienne 3 saisons + 2 en options quasi automatiques. Ce qui conviendrait certainement à tout le monde.

Mediapro : lancer une chaine.

Le défi ne fait pas peur à Jaume Roures, patron charismatique du groupe espagnol. Cette année, Mediapro devrait surtout animer les marchés du BTP et des Ressources Humaines tant le groupe va devoir mobiliser avant l’été des moyens considérables pour monter des studios et une rédaction capables de proposer la Ligue 1 et la Ligue 2 dès le mois d’aout. Il faudra également négocier des contrats de distribution avec les opérateurs téléphoniques, Canal+ et avec les divers opérateurs de télévision connectée, pour rendre la chaine accessible le plus facilement au plus grand nombre dès le premier jour. Comme on l’a vu avec RMC Sport, ce point peut être déterminant pour la réussite d’une chaine.

Le nouvel entrant n’est cependant pas figé face aux opportunités. Il n’est donc pas exclu de voir la chaine s’investir sur des droits Football disponibles cette saison, comme elle l’a fait pour le 2e lot du jeudi en Coupes d’Europe. Il y a évidemment ceux précités, mais également d’autres comme l’intégralité en payant de l’Euro 2020, susceptible d’intéresser également Canal+ et beIN SPORTS. Pour Mediapro cependant, si le produit d’appel est intéressant, il induit que la chaine soit prête 2 mois plus tôt. Une course contre le temps et preneuse d’argent. (MAJ 07/01 : Ce sera beIN SPORTS)

Il y a enfin la possibilité d’obtenir des droits appartenant à RMC Sport, comme la saison 2020-2021 de Ligue des Champions.  Son patron a même ouvertement affirmé dans L’Équipe qu’une acquisition de cette nature était largement envisageable. C’est cependant plus compliqué qu’il n’y parait. Deux obstacles de taille apparaissent : les clauses du contrat de distribution conclu par Canal+ en 2018 pour distribuer RMC Sport au abonnés par satellite, mais surtout l’aval nécessaire de l’ayant-droit, autrement dit l’UEFA. L’alignement des planètes nécessaire serait donc complexe à obtenir.

RMC Sport, justement, aura encore fort à perdre cette année, tout comme beIN SPORTS…

Partie 2 : Beaucoup à perdre pour beIN SPORTS et RMC Sport
Partie 3 : Eurosport, Amazon et les Gafas à l’affut

3 commentaires

  1. Intéressant de suivre ce que va faire canal dans les prochains mois. On entre dans une année de transition. Notamment avec la diffusion exclusive de be in via canal si elle se concrétise vraiment.
    Les chaînes be in sport deviendrait des canaux secondaires avec des droits de compléments, pourquoi canal ne laisserais pas ces petits droits foot (national, championnat écossais, belge, Hollandais) à be in pour compléter sa grille ?

  2. Que voulez-vous dire par : « RMC Sport, justement, aura encore fort à perdre cette année, tout comme beIN SPORTS… » ? La Phrase est assez floue voire même peut sous-entendre des Informations que vous posséderiez et qui ne sont pas divulguées au Grand Public…!!!???

    1. Bah justement, c’est pour mettre l’eau à la bouche en attendant la suite du dossier !
      Après, je suis d’accord qu’on peut très bien être « hypés » pour un truc… où on ne va rien apprendre !

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