Ligue des Champions : les enjeux de l'appel d'offres pour la période 2021-2024

Ligue des Champions : les enjeux de l’appel d’offres pour la période 2021-2024

Une partie de l’avenir à moyen terme des grandes chaines de sport en France se jouera dans les prochaines heures.

C’est le Jour J ! Ce matin, l’UEFA recevra les dernières enveloppes contenant les propositions financières des principaux acteurs intéressés par les droits de la Ligue des Champions, de la Ligue Europa et de la Ligue Europa Conférence entre 2021 et 2024. L’échéance parait lointaine, pourtant, les conséquences s’annoncent importantes et ce dès les prochains mois.

Les accords de distribution futurs : quel coût pour les fans de sport ?

Les deux acteurs en possession des droits les plus importants en dehors de la Ligue des Champions, autrement dit la Ligue 1 ont un point commun : ils n’ont pour l’heure signé aucun accord de distribution. Nous parlons évidemment de Mediapro, chaîne en cours de création, mais également de beIN SPORTS, dont les contrats en cours s’achèvent l’été prochain à en croire L’Équipe.

Concrètement, si l’un de ces deux acteurs venait à s’emparer de la Ligue des Champions, il deviendrait incontournable à compter de 2021, rendant la négociation bien plus aisée. On pense alors évidemment à Canal+ qui pourrait obtenir à prix d’or une exclusivité de distribution. Si un flirt a déjà eu lieu il y a quelques années avec beIN, Mediapro a toujours indiqué souhaiter être distribué auprès du plus grand nombre. Cependant, les actes peinent à suivre. Ainsi, à en croire le Challenges il y a deux semaines, l’opérateur Orange n’aurait aucune nouvelle de Mediapro après un premier contact datant de l’été 2018, dans la foulée de l’acquisition de la Ligue 1.

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Mediapro et beIN, ce sont par ailleurs deux acteurs proches. Le lancement technique de beIN SPORTS en 2012 est l’œuvre dans les coulisses des équipes du groupe espagnol. Il serait tenté d’envisager une alliance entre les deux diffuseurs de la Ligue 1, pouvant devenir spectaculaire avec les coupes européennes. Cependant, un géant de ce type devrait être autorisé par les autorités concurrentielles. Et il convient de rappeler qu’un des éléments essentiels de l’appel d’offres de la Ligue 1 était d’avoir deux diffuseurs.

Si le prix de beIN est connu et ne varie que faiblement au fil des années, celui de Mediapro demeure une incertitude. Avec ces accords attendus, c’est l’ensemble de l’offre financière proposée aux clients français qui va être refondée l’été prochain. Mais cela dépendra également des comportements de Canal+ et RMC Sport.

L’avenir de RMC Sport et Canal+

Les deux acteurs dépourvus de Ligue 1 à l’avenir sont les plus fragiles. Ils sont d’autant plus pertinents à regarder ensemble qu’ils se partagent la Premier League jusqu’en 2022 et que l’accord de distribution de RMC Sport auprès des abonnés à Canal+ via satellite a très certainement sauvé le lancement de la chaine l’an dernier.

Une alliance entre les deux entités pourrait constituer un acte de consolidation cohérent l’année prochaine, alors que la rédaction sports de Canal+ va irrémédiablement souffrir de la perte de la Ligue 1, sans parler des abonnements à la chaine cryptée. Un partage du prix à payer sur le modèle du deal conclu pour la Premier League pourrait constituer une issue économique intéressante de leur point de vue.

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Ces chaines seraient gravement affaiblies par un échec sur ce dossier. Pour RMC Sport, c’est le cœur même de la chaine sportive ambitieuse qui serait affecté. Un maintien en vie s’accompagnerait d’un retour à des prétentions réduites, rappelant l’époque de Ma Chaine Sport puis de SFR Sport. Chez Canal+, il ne resterait que la Premier League et le Top 14 comme droits Premium au sein de la chaine. Rien ne viendrait contrecarrer la perte attendue d’abonnés l’été prochain et la bouée de sortie serait de confirmer le virage débuté vers un modèle de distributeur.

Bref, les possibilités sont autant multiples que l’équation actuelle est complexe à appréhender. Rendez-vous dans les prochaines heures ou prochains jours pour l’issue d’un appel d’offres que l’on peut déjà qualifier de hors normes.

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