Florent Gautreau (Equidia) : "On est le premier diffuseur de directs sportifs en Europe"

Florent Gautreau (Equidia) : « On est le premier diffuseur de directs sportifs en Europe »

crédit photo : Equidia
crédit photo : Equidia

Florent Gautreau est le directeur de la rédaction de la chaîne Equidia depuis 18 mois. Méconnue du grand public, Equidia est le diffuseur majeur des courses hippiques en France. Rencontre avec Florent Gautreau pour nous expliquer la nouvelle stratégie de la chaîne et son fonctionnement.

Pouvez-vous nous présenter la chaîne Equidia ?

Equidia c’est la chaîne des courses hippiques en France. On est le premier diffuseur de directs sportifs en Europe. Comme les courses ne s’arrêtent jamais, on diffuse 365 jours de direct par an, avec plus de 3 000 heures de direct et 10 000 courses. C’est une chaîne qui s’adresse d’abord aux parieurs mais qui peut séduire tous les amateurs de sport. On estime qu’il y a 4 millions de personnes en France qui font au moins un pari hippique par an. Notre cœur de cible correspond à 10% de ce chiffre, ce sont donc les 400 000 qui jouent régulièrement. On s’est justement recentrés depuis 18 mois sur les parieurs hippiques, on avait avant 2 chaînes : Equidia Life pour le sport équestre et Equidia Live pour les courses. On a simplifié pour revenir à ce qui fait l’ADN de la chaîne depuis le début : les courses hippiques.

Comment est structurée la grille des programmes ?

La grille est centrée sur les directs des courses, les programmes avant et après permettent de les préparer. Il y a « L’Avant Courses » qui précède le direct avec des envoyés spéciaux sur les hippodromes pour le Quinté du jour. Nous avons aussi « Quinté News », qui débriefe la journée et qui prépare aux pronostics du Quinté du lendemain. Il y a également des rendez-vous hebdomadaires comme « Lahalle Racing Club », une émission de débats tous les lundis soir et « Off Courses » un magazine qui nous permet d’explorer l’envers du décor : les coulisses, les entraîneurs, les petits hippodromes de province ou de l’étranger, des portraits de jockey/driver, etc.

Quel est le moment important de la grille ?

C’est la course du Quinté qui a lieu chaque jour à 13h47 et à 15h15 le weekend. C’est un moment qui est largement traité  dans « L’Avant Courses » avec nos envoyés spéciaux qui donnent des informations et un pronostic évolutif. C’est un peu notre prime time, nous avons mis beaucoup de moyens cette année. Nous le traitons également le soir dans « Quinté News » pour analyser la journée et se projeter sur la journée suivante. C’est un peu le fil rouge de la grille.

Quelle est votre audience ?

Nous avons environ 1,5 millions de téléspectateurs cumulés par mois avec de très bonnes audiences sur « L’Avant Courses ». Notre meilleure audience est le Prix d’Amérique, c’est un peu le championnat du monde des trotteurs à Vincennes, et c’est une spécificité française alors que le galop est plus répandu dans le monde. Sur un Quinté lambda nous avons environ 100 000 téléspectateurs, pour le Prix d’Amérique c’est plutôt de l’ordre de 350 000 téléspectateurs, sans compter TF1 qui ajoute facilement 1 million de téléspectateurs, et toutes les diffusions à l’international.

Quelle est la stratégie d’Equidia depuis son changement de nom ?

Notre stratégie depuis que je suis arrivé est de nous affirmer d’une part, comme un service au parieur, c’est la partie la plus connue et la plus évidente. Les gens savent que dans les points courses partout en France, on peut regarder Equidia. Nous avons nos équipes sur le terrain qui donnent beaucoup d’informations bénéfiques au parieur. D’autre part comme un média sportif : certains de nos téléspectateurs viennent juste regarder les courses sportivement, sans forcément faire de pari. Cet aspect se voit sur la marque et à l’antenne. Nous avons changé de logo et repris les codes du sport. Nous mettons en valeur les plus belles courses avec une réalisation digne d’une finale de Ligue des Champions en nombre de caméras pour certains grands événements (35 caméras pour le Prix de l’Arc de Triomphe le 7 octobre dernier). J’applique aussi ces codes du sport à la rédaction, que ce soit dans le traitement de l’information sur equidia.fr, sur l’application Equidia lancée mi-septembre et à l’antenne.

Vous avez des projets dans le numérique ?

Nous avons créé un service qui s’appelle « Equidia Racing », c’est un service OTT qui permet aux téléspectateurs de suivre la réunion de leur choix en intégralité. C’est un accès différent, le téléspectateur peut suivre l’évènement dans sa continuité. Nos journalistes commentent non-stop ce service, font des interviews, débriefent la course qui précède, donnent des informations sur la course suivante.

Vous avez également refondu votre site internet.

Equidia.fr est un site d’information et de replay, avec accès aux directs et des pronostics sur toutes les courses, ce qui n’était pas le cas avant. L’information est primordiale, parce que sa consommation se fait plus sur le site qu’à l’antenne, on ne fait pas de journaux d’information à heure fixe. Sur l’application Equidia, on a également un nouveau service d’aide au parieur : on clippe tous les éléments importants diffusés en direct avant une course (interview d’entraîneur, échauffement des chevaux ou courses passées d’un cheval), et l’utilisateur qui arrive quelques minutes avant cette course peut le visionner rapidement sur l’application pour faire ses paris. Et tout cela grâce à notre force de frappe vidéo. Il faut rappeler que nous produisons toutes les images des courses Françaises que nous diffusons sur Equidia.

Le hippisme est diffusé en clair en France, LCI et TF1 diffusent des courses régulièrement. Vous les co-diffusez ou ce sont des exclusivités du groupe TF1 ?

Nous diffusons toutes les courses, LCI co-diffuse tous les jours uniquement le Quinté et TF1 se positionne sur les grands événements également en co-diffusion : le Prix de l’Arc de Triomphe ou le Prix d’Amérique par exemple. La filière hippique a toujours cherché à avoir un diffuseur plus grand public pour attirer les gens vers le hippisme. Quand il y a un grand évènement, nos téléspectateurs ne quittent pas Equidia pour aller sur TF1, ce que capte TF1 ce sont des néophytes qui vont découvrir et apprécier les courses. D’ailleurs le traitement de TF1 est un peu plus grand public pour expliquer les courses.

Vous diffusez uniquement des courses françaises ?

Non, pas uniquement. Nous diffusons de nombreuses courses étrangères, parmi les plus connues il y a Royal Ascot ou le Festival de Cheltenham en Angleterre, c’est un vivier de courses hippiques. Il y a aussi de nombreuses courses dans les pays scandinaves. Les courses à l’international sont importantes pour nous. Equidia est diffusée également à l’étranger. Nous sommes l’un des pays les plus performants en termes de courses hippiques et il y a des gens qui parient sur les courses françaises dans le monde entier. Nous diffusons Equidia dans 46 pays avec des commentaires français et avons également des journalistes anglais qui commentent les courses françaises en anglais pour nos clients anglophones.

En fait vous êtes la chaîne officielle du PMU !

Si on était la chaîne du PMU, on ne pourrait pas avoir la liberté de ton à laquelle on tient dans l’émission de débat du lundi soir, on se limiterait à la diffusion des courses en direct. Notre rôle est d’offrir un service qualitatif au parieur, de l’accompagner dans sa démarche via nos images exclusives et grâce à nos journalistes sur les hippodromes. On s’efforce aussi de valoriser le spectacle proposé sur les hippodromes et le faire vivre dans toute son intensité. On contribue donc au fonctionnement économique et au rayonnement de la filière hippique et de ses acteurs (chevaux, jockeys/drivers, éleveurs, propriétaires, etc.).

Quels sont vos projets pour cette saison ?

On a installé la nouvelle grille en début d’année 2018 et notre projet pour cette nouvelle saison est de continuer à installer cette grille avec les rendez-vous importants, d’être toujours performants sur le grand direct du jour avec la réalisation, les commentateurs et les « voltigeurs », nos envoyés spéciaux qui sont sur place pour recueillir informations et interviews. Je souhaite également améliorer l’expérience de nos téléspectateurs dans les 10 000 points de vente où Equidia est présent : nous allons améliorer l’affichage des statistiques et des informations à l’antenne, car les parieurs n’ont pas toujours le son d’Equidia quand ils sont en points de vente ou sur les hippodromes. L’objectif est aussi de faire décoller nos nouveautés dont « Quinté News », une émission diffusée chaque soir en direct pendant 26 minutes. On veut aussi améliorer notre application, notamment avec l’aide au parieur dans les dernières minutes avant la course et la personnalisation des informations. Et bien sûr, nous souhaitons continuer à développer cette nouvelle promesse de média sportif indépendant.

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