Italie : L'appel d'offres pour la Série A (2018-2021) perturbé par une proposition mirobolante

Italie : L’appel d’offres pour la Série A (2018-2021) perturbé par une proposition mirobolante

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13 milliards d’Euros sur 10 ans pour gérer les droits TV domestiques. C’est l’intrigante proposition faite aux clubs italiens il y a quelques semaines et qui a le mérite de faire réfléchir.

Le dossier des droits TV nationaux pourrait tourner au cauchemar dans un marché atypique avec Sky et Mediaset en principaux acteurs payants. Le groupe de Silvio Berlusconi est la proie depuis plusieurs mois de Vincent Bolloré et Vivendi. Le groupe français avait obtenu en Juillet 2016 l’achat de Mediaset Premium, l’équivalent italien de Canal+. Avant de faire marche arrière et de tenter une montée hostile au sein du capital de Mediaset fin 2016. Si l’opération pour prendre le pouvoir n’a pas fonctionné, Vivendi dispose de près de 30% du groupe voisin. Il dispose également de 24% de Télécom Italia (TIM) qui a abouti à l’automne 2017 à la création d’une co-entreprise entre Canal+ et TIM, à 60% détenue par l’opérateur transalpin et visant à développer de la télévision payante en Italie. Un accord est par ailleurs envisagé pour résoudre le conflit Mediaset/Vivendi, et pourrait impliquer TIM qui recevrait des contenus de la part du groupe de télévision.

Un premier appel d’offres raté en Juin 2017

Difficile dans ce contexte fort indécis de construire une consultation à 1 milliard par an. La Série A en a fait l’amère expérience en juin dernier avec une première tentative sur la période 2018-2021. 1,2 milliards d’euros par saison étaient attendus sachant que Sky et Mediaset payent actuellement 945M€. Mais Mediaset a refusé de faire une proposition, critiquant le découpage des lots. Seul groupe de télévision, Sky a alors logiquement fait une offre dérisoire, à 494M€, un camouflet.

Pour sa nouvelle tentative, l’entité a attendu que les affaires concernant Mediaset et TIM, sponsor titre et potentiel nouvel entrant, s’apaisent. Si un accord Vivendi/Mediaset/TIM venait à être trouvé, Mediaset serait évidemment plus enclin à faire une offre en hausse. En dépit d’une annonce, une deuxième consultation est en cours.

Les ambitions sont revues à la baisse (1,05 milliards annuels) après la vente plutôt réussie des droits internationaux à IMG cet automne contre 371M€ par saison. La date de remise des offres serait fixée au 22 janvier à en croire l’agence de presse ANSA, alors que les lots n’ont pas évolué, laissant planer le doute quant à l’issue de cette nouvelle consultation.

De nouvelles cases de diffusion ouvertes

Le découpage des lots est, il faut dire, assez atypique. Les 3 premiers lots comprennent un ensemble de matchs (248) de 8 clubs phares du championnat. Chaque lot correspond à un mode de diffusion (A : Satellite, B : Terrestre, C : Internet). Les deux lots suivants (D1 et D2) apportent 87 et 95 matchs sur toutes les plateformes, dont une partie co-diffusée par les lots principaux.

Le nouveau cycle coïncidera avec de nouvelles cases de diffusion. Le samedi après midi, un match sera joué à 15h en plus de celui de 18h. En journée le dimanche, les rencontres sont toujours prévues à 12h30, 15h (multiplex) et 18h. Une nouvelle case récurrente est créée le lundi à 20h30 alors que les rencontres du samedi et du dimanche 20h45 seront avancées à 20h30.

Quel crédit apporter à la proposition sur 10 ans ?

Mais le nouvel appel d’offres est donc perturbé par la proposition du fond d’investissement qatari. Si il est difficile d’estimer les intentions de cet invité de dernière minutes, le dilemme proposé n’en demeure pas moins intéressant puisque 1,3 milliards d’euros sont proposés, là où la consultation en cours n’est pas certaine de dépasser le milliard. Mais avec le risque que dans 10 ans, ce montant soit largement inférieur à la valeur réelle de la ligue à ce moment là. Et il n’est pas dit que le partenariat en cours avec l’agence Infront pour la gestion des droits soit compatible avec ce type d’offres. Le fait est, enfin, que malgré la proposition reçue il y a de nombreuses semaines, l’appel d’offres a bel et bien été lancé, comme si de rien était.

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