Canal+ / beIN SPORTS : Les détails du possible accord à 300M€ par an

Canal+ / beIN SPORTS : Les détails du possible accord à 300M€ par an

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Alors que l’Autorité de la Concurrence se laisse jusqu’à début mai pour décider d’autoriser ou non le deal signé entre Vivendi et beIN SPORTS, les premiers contours de ce dernier ont filtré dans la presse ces derniers jours.

Le premier acquis de ce deal semble être que Canal+ disposera de l’exclusivité uniquement sur les nouveaux abonnements. Autrement dit, si vous vous êtes abonnés à beIN SPORTS sur les supports actuels, vous ne serez pas obligés de prendre un décodeur pour continuer à suivre la chaîne. Par contre, si vous vous désabonnez même pour un mois, il deviendra impossible de reprendre un abonnement sur les FAI (Orange, Free…) ou via Fransat. L’accord présenté par Vivendi lors de l’assemblée des actionnaires du 18 février dernier indique clairement que le projet de distribution exclusif concerne toutes les plateformes (ci-dessous).

projet bein sports canal+

Néanmoins, Canal+ assure, pour convaincre l’Autorité du bien fondé de la démarche, qu’il serait toujours possible de s’abonner à 14€ par mois. Concrètement, la plate forme beIN Connect devrait migrer sur myCanal avec des offres comparables, de nouvelles (un pack sport regroupant plusieurs chaînes de sports à 15€ la première année est évoqué) et la possibilité de s’abonner aux actuelles offres de Canal+. Du côté des offres TV, Canal+ devrait également permettre de s’abonner à beIN SPORTS sans forcément prendre un abonnement au bouquet premium. Cela reste tout de même assez flou à l’heure actuelle, une refonte totale de la manière de s’abonner aux offres Canal étant en projet.

Les 300M€ annuels avancés par BFM Business représentent plus qu’un droit d’accès exclusif aux nouveaux abonnements générés. Canal Plus prendrait la gestion exclusive de l’ensemble des abonnements français à beIN SPORTS, y compris ceux actuels souscris chez la concurrence. Autrement dit, la chaine cryptée jouerait l’intermédiaire entre beIN SPORTS et l’ensemble des fournisseurs d’accès. Elle souhaiterait même s’occuper de la relation client de ses concurrents afin de diminuer la part de 30% hors taxes prise par ces derniers sur l’abonnement afin de financer les aspects techniques et de générer un bénéfice. Le groupe Canal pourrait donc s’approcher du seuil de rentabilité dans la démarche, sans pour autant générer énormément de nouveaux abonnements.

beIN SPORTS de son côté ne percevra plus qu’une part fixe différente chaque année, couplée à une part variable en fonction du nombre d’abonnement exclusifs générés par Canal+, le tout estimé par les deux parties à 300M€ annuels selon Libération, sachant que beIN SPORTS percevait une recette d’environ 270M€ annuels avec ses abonnements. La chaîne économisera par ailleurs des frais issus de la gestion clients que Canal veut centraliser, et certainement également au niveau du marketing qui devrait être pris en partie en charge par Canal+ à l’image de ce qui est réalisé avec Eurosport. Si Canal+ incite ses abonnés à accéder à beIN SPORTS et améliore la visibilité de la chaine dans sa disposition au sein de la numérotation, l’audience de la chaine sportive pourrait augmenter, ce qui permettra à beIN SPORTS d’améliorer ses revenus publicitaires désormais gérés en interne.

En clair Canal+ reverserait autour de 300M€ par an à beIN SPORTS pour gérer toute la distribution et la facturation du bouquet auprès des 2,5 millions de clients. Le bouquet qatari générant environ 270M€ annuels, Canal+ aura pour objectif d’améliorer la gestion afin de rentabiliser son investissement. De son côté, beIN SPORTS s’allège de cette gestion et profite de la force de vente et marketing du groupe pour mieux améliorer la visibilité et se concentrer sur les contenus. Le dossier est actuellement dans les mains de l’Autorité de la Concurrence qui après avoir consulté les différentes parties impactées par ce deal (FAI, Fédérations sportives etc..) compte rendre son avis d’ici début mai au plus tard, soit quelques semaines avant la fin des contrats de distributions actuels de beIN SPORTS, le 31 mai prochain.

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