Vivendi dresse le portrait d'un Canal+ en souffrance pour justifier l'accord avec beIN SPORTS

Vivendi dresse le portrait d’un Canal+ en souffrance pour justifier l’accord avec beIN SPORTS

canal-plus

Ce jeudi, Vivendi a présenté les résultats annuels du groupe, en même temps qu’était annoncé l’accord avec beIN SPORTS visant à distribuer exclusivement les chaines qataries pour une durée de 5 ans.

On se doutait que le groupe Canal n’était pas au mieux ces derniers temps. On se doutait également que Vivendi allait mettre en avant les faiblesses du groupe pour tenter de convaincre l’autorité de la concurrence du bien-fondé de la démarche. Mais les chiffres dévoilés font état d’un Canal déjà fortement déstabilisé par la perte de plusieurs droits et la fermeture de Sport+ l’été dernier. On comprend largement mieux l’urgence d’un tel accord, sachant que la perte de la Premier League l’été prochain n’a pour l’heure eu aucune conséquence au niveau des abonnements.

264 MILLIONS DE PERTES

Dans son bilan annuel, Vivendi met clairement en avant les difficultés de la partie Canal+ (les 6 chaines premium en France), qui affiche une perte de 264 millions d’euros, en déficit depuis 4 exercices. En 2014, les chaines Canal+ affichaient déjà une perte de 188 millions d’euros. Paradoxalement, le Groupe Canal, comprenant également Canalsat, Studios Canal, les chaines gratuites D8, D17 et I>télé, mais surtout la partie internationale du bouquet qui se porte mieux affiche un bénéfice -en baisse- de 542 millions d’euros.

En terme d’abonnements, la partie française est le vilain petit canard du groupe. Ce sont 405.000 abonnements qui ont été perdus en 2015, ceci expliquant en grande partie la perte affichée par Canal+. Dans le détail, seul Canalplay arrive à conquérir 14.000 abonnés, permettant au solde final de passer sous les 400.000.

UNE STRATÉGIE POUR CONVAINCRE

Toujours est-il que cette communication est très inhabituelle de la part de Canal+ qui cultivait jusqu’à présent la discrétion sur les mauvais chiffres de la firme. L’idée est clairement de montrer un groupe affaibli auprès de l’Autorité de la concurrence, et ainsi obtenir son aval pour l’accord avec beIN SPORTS. Le communiqué rappelle d’ailleurs les traditionnels bénéfices du groupe sur l’économie française, majoritairement via le cinéma :

Cette situation menace l’ensemble du Groupe Canal+ qui emploie 8200 personnes et est un acteur majeur dans le financement et le développement du cinéma français
Vivendi se veut par la suite optimiste dans le retour à l’équilibre de Canal+ à l’horizon 2018, sous conditions de mettre en œuvre un « plan de transformation » dont la première étape est un accord avec beIN SPORTS. L’autorité de la concurrence est prévenue.

3 commentaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page
Fermer