Coupes du monde de football : qui est le mieux armé pour remporter les droits tv ?
Les différents diffuseurs intéressés par l’appel d’offres lancé il y a quelques semaines n’ont plus que quelques jours pour peaufiner leurs propositions. L’appel d’offres comprend les prochains mondiaux 2018 en Russie et 2022 au Qatar, la coupe du monde féminine 2019 qui se tiendra en France ou encore les coupes des confédérations 2017 et 2021. Nous avons dressé quelques hypothèses quant aux chances des éventuels candidats en lice de remporter la mise.
TF1 bien placée ?
La chaîne a été ces dernières années appelée à reconsidérer sa stratégie en matière de retransmission sportive. Elle a abandonné, parfois de manière contrainte, des droits tels que la Ligue des champions ou la F1 dont les audiences comme les recettes déclinaient, pour se concentrer sur les grands événements majeurs. C’est un enjeu statutaire fort.
TF1 a été systématiquement présente sur la coupe du monde de football depuis sa privatisation. C’est un investissement prioritaire pour la chaîne. Il apparaîtrait singulier qu’elle néglige cet appel d’offres au moment où elle casse sa tirelire pour s’offrir 11 matchs supplémentaires de l’euro 2016.
De plus, la coupe du monde 2014 a été un immense succès avec 9 millions de téléspectateurs en moyenne et un nombre record de 17 matchs au-dessus des 8 millions de téléspectateurs. L’évènement a certes généré des pertes (environ 30 millions) mais a été largement rentable en terme d’image.
Par ailleurs, un nouveau président vient d’être nommé à la tête de TF1. Gilles Pélisson, qui entrera en fonction en février 2016, a reçu dans sa feuille de route la mission de renforcer la politique des grands évènements.
On a néanmoins constaté à l’étranger une inflation sensible des droits. Or la chaîne n’est pas prête à investir à n’importe quel prix. La chaine pourrait donc laisser passer l’exclusivité qu’elle aime tant posséder pour les coupes du monde, comme le montre cette infographie
M6 l’acheteur surprise ?
La chaîne dirigée par Nicolas De Tavernost diffusera son troisième euro de football en 2016, dix ans après avoir surpris son monde en diffusant sur son antenne de nombreuses affiches du mondial 2006. L’effet en terme d’audiences avait alors été très sensible pour la chaine.
Au site Puremédias.com, Thomas Valentin, numéro 2 du groupe M6, ne refermait pas l’hypothèse de s’engager dans la course à l’attribution des droits.
Néanmoins, l’investissement serait très lourd pour une chaîne dont le coût de grille annuel est estimé à 300 millions d’euros, ce qui à peu de choses près le montant qu’il faudra injecter pour s’offrir la kyrielle de droits mise en jeu.
Et bien que la coupe du monde 2022 se déroulera en hiver, ce qui est un élément important sur le plan publicitaire, il semble difficile d’imaginer M6 gagner l’appel d’offres.
France Télévisions dans une position délicate
Le groupe, à qui l’on a proposé 11 matchs de l’euro en France, ne s’est pas montré très volontariste pour les obtenir. France Télévisions n’est pour l’heure pas assurée de retransmettre les jeux olympiques 2022 et 2024 dont Eurosport est la gardienne des droits. Les déficits se sont accumulés ces dernières années, et ne pourront être comblés par de la publicité après 20h dans les prochaines années.
Tous ces éléments mis bout à bout laissent à penser que le groupe ne pourra être un candidat sérieux dans cette course.
Mais sa nouvelle présidente, Delphine Ernotte, avait bien souligné l’importance pour le service public d’être présent sur ce type de compétition qui rassemble le tout état. Rappelons aussi que le groupe avait acquis plus d’une trentaine de matchs de la coupe du monde 2010 (co-diffusés avec C+) mais il s’agissait alors de rencontres retransmises dans le cadre d’une sous licence avec TF1. Ici c’est une autre affaire.
Canal + intéressée ?
Le groupe, désormais dirigé avec fermeté par Vincent Bolloré, doit freiner l’ascension de beIN SPORTS qui a notamment été accéléré par le mondial 2014. La chaîne qatarie avait alors diffusé en direct l’intégralité du mondial.
Le groupe doit aussi, et cela est lié au premier élément cité, juguler la perte de ses abonnés en lançant des signes forts à leur endroit.
Mais cet investissement très lourd serait-il un moyen véritablement efficace pour répondre à ses deux impératifs ? D’autres chantiers semblent plus urgent pour le groupe.
Il sera de toute façon obligatoire de rétrocéder une partie majeure de la compétition à un diffuseur gratuit. Conclure une sous-licence a posteriori avec le détenteur exclusif des droits peut-être un moyen moins risqué de s’impliquer dans ces compétitions, bien qu’une acquisition dès cet automne permettrait de damer le pion à BeIN Sports.
A noter que Canal+ ne pourra pas faire un appel d’offres pour le payant et le gratuit (D8) car cela serait tout à fait contraire aux engagements faits auprès de l’autorité de la concurrence lors du rachat de D8. La circulation des droits entre les différentes entités du groupe évoquée par Bolloré n’est donc pas pour aujourd’hui, bien que pour un futur proche.
beIN SPORTS une hypothèse solide ?
En achetant les Euro 2012 et 2016 à un prix très élevé, la chaîne qatarie avait affirmé sa volonté de devenir un acteur incontournable du marché français. La coupe du monde 2014 lui a permis d’acquérir un nouveau statut et de dépasser définitivement la barre des 2 millions d’abonnés.
Un paramètre symbolique entre en ligne de compte dans l’intérêt que beIN pourrait porter à ce portefeuille de droits : la coupe du monde 2022, faut-il le rappeler, se tiendra au Qatar.
Mais l’époque n’est plus la même. La chaîne à péage a accumulé une dette importante et le temps n’est plus aux dépenses extravagantes. De plus, la chaîne qui avait acquis l’euro 2016 à prix d’or comme nous le disions, devra se contenter de 18 rencontres en exclusivité. A quoi bon faire dans la surenchère pour se retrouver au final avec une offre bien maigre ? Comme pour Canal+, il apparaît plus judicieux de se positionner sur une sous-licence a posteriori.
Aussi, dans l’essentiel des marchés où les droits ont été déjà attribués, la FIFA a favorisé les acteurs gratuits pour la visibilité de ses compétitions.
D’autres acteurs peuvent entrer dans la course comme Eurosport et d’autres scénarios sont possibles comme des offres conjointes entre plusieurs acteurs. Il ne serait pas incongru de voir par exemple TF1 et beIN SPORTS déposer une offre commune. Une chose est sûre, le verdict de la FIFA est proche.
S’agit-il d’une vente globale ou d’une vente par lots ? La coupe du monde masculine, la coupe du monde féminine ou la coupe des confédérations n’ont pas le même intérêt pour les diffuseurs potentiels.
C’est un lot global qui est mis sur le marché.
Il faut se dire que la coupe du monde féminine 2019 se jouera en France et on a une équipe nationale assez bonne TF1 va surement acquérir ces droits et mettra la coupe des confédérations comme en 2013 sur TMC ainsi que la coupe du monde féminine avec la finale les matchs des bleues et quelques matchs intéressants en prime sur TF1