La Formule 1, bientôt aux mains des Qataris ?

La formule 1 en panne

C’est un fait. La Formule 1 traverse une forte zone de turbulences. On serait tenté de réduire ces difficultés à une situation sportive qui démobilise les spectateurs mais la crise est plus profonde que cela.

Elle se manifeste tout d’abord par ces gradins de plus en plus désertés aux abords des circuits. Ils étaient encore bondés il y a quelques saisons. Partout ou presque, les audiences télévisées sont à la peine. L’attribution des droits télévisés à des diffuseurs à péage, comme en France, confine inéluctablement le public de la compétition. Mais les résultats d’audience marquent aussi dans les pays où les grands-prix restent accessibles à tous. C’est le cas en Angleterre ou en Espagne* (certains Grand-Prix ont perdu la moitié de leur auditoire en quelques années sur Antena 3). En Allemagne, le diffuseur , RTL s’interroge aujourd’hui sur la pertinence de poursuivre la retransmission de la F1. Il faut signaler d’ailleurs que le grand prix d’Allemagne a dû être annulé cette saison pour des raisons économiques.

*En Espagne, l’audience du Grand Prix national a fondu en 10 ans. En cause les moins bonnes performances d’Alonso mais aussi une usure certaine de la compétition comme le montre le tableau ci-dessous:

Le Qatar  à la rescousse de la Formule 1 ?

La formule 1 a indéniablement besoin d’un nouveau souffle. Les évolutions cosmétiques apportées ces dernières années, comme l’introduction d’un grand prix nocturne, ont été trop insuffisantes pour relancer l’intérêt autour de la discipline.

Et le Qatar semble être prêt à mener ce lourd chantier. Si l’on en croit le Financial Times, une alliance associerait l’américain Stephen Ross à l’État du Qatar (via le Qatar Sport Investments) qui se saisirait des droits commerciaux de la F1 appartenant actuellement à la holding CVC Capital. Le montant de la transaction s’élèverait à 8 milliards d’euros.

Pour conforter sa main mise sur la discipline, l’ensemble des parts des autres actionnaires seraient dans le viseur des deux investisseurs. Notamment celles du dignitaire de la F1 ,Bernie Ecclestone, qui conserverait toutefois ses prérogatives actuelles.

Depuis plusieurs années, on parle d’ailleurs de la création d’un Grand Prix au Qatar. Des négociations avancées ont eu lieu pour sa mise en place à l’horizon 2016 ou 2017. Deux circuits avaient été évoqués dont celui de Losail qui accueille le Grand Prix GP.

La prise de contrôle de la F1 exige donc un investissement important pour le Qatar mais accélérait grandement son entreprise de diversification. Tâche aux nouveaux propriétaires de la discipline de trouver les solutions pour la revigorer.

Les droits diffusion vont être réattribués d »ici la fin de l’année pour de nombreux pays. La manière dont cela va se faire va être intéressante à suivre. Entre des chaînes gratuites qui voudront faire baisser les tarifs pour compenser la baisse de leurs audiences et des chaînes payantes, s’affrontant dans une compétition toujours plus vigoureuse, qui seront prêtent à mettre plus d’argent sur la table mais avec une visibilité plus incertaine, c’est un choix crucial qui s’annonce sur un grand nombre de marchés. Le rachat de la compétition par QSI encouragerait assurément une certaine…beIN SPORTS à se lancer dans la course aux droits qui se fait de plus en plus globale.