La taxe à 75% dans le football français: un piège à cons

La taxe à 75% dans le football français: un piège à cons

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 La taxe à 75%, objectif principal du mandat de François Hollande, s’est longtemps confrontée au domaine du sport et particulièrement du football français. Les acteurs du monde professionnel – clubs, ligue professionnelle de football, agents – n’ont cessé de dénoncer cette mesure qui nuirait encore davantage à la compétitivité d’un championnat de France de plus en plus distancé par les autres grands championnats européens. Une partie de la société française, qui éprouve de plus en plus de désaffection pour les footballeurs – trop payés pour certains et arrogants pour d’autres – voyaient en cette taxe une occasion de réparer l’injustice.

Le gouvernement ne démordant pas concernant l’application de cette taxe au football français, les présidents de clubs et de la LFP cherchaient un moyen de réduire son influence sur la compétitivité de la Ligue 1, et le différend entre la LFP et le l’AS Monaco surgit alors. La Ligue dénonce le statut du club monégasque qui jouit de conditions fiscales avantageuses puisque basé dans la Principauté, ce qui est contraire au règlement de la LFP qui stipule que tous les clubs affiliés à la Ligue doivent se conformer aux mêmes dispositions fiscales : celles de la République française. Le cas de l’AS Monaco a longtemps fait l’objet d’une exception en vertu d’un traité signé entre la Principauté et les instances françaises.

Seulement le sujet est revenu au centre des débats depuis que le club monégasque a été racheté par un milliardaire russe, faisant de lui une nouvelle puissance économique au sein du football français et un concurrent de taille pour les grands clubs de Ligue 1. La Ligue a alors entrepris une poursuite en justice afin de condamner l’AS Monaco à rapatrier son siège social en France et ainsi respecter les mêmes dispositions que ses concurrents. Mais, si procès il y avait, celui-ci aurait désavoué la Ligue puisqu’un traité existe entre les deux parties, monégasque et française, sur le sujet. La Ligue aurait donc été obligée d’exclure ce club historique du championnat de France, ce qui n’est aucunement envisageable.

C’est alors qu’un accord intervient en fin de semaine dernière, correspondant au versement par l’AS Monaco d’une somme de 50 millions d’euros à la LFP, en échange du droit à garder son siège en principauté. Cet accord arrange donc les deux parties, puisqu’il représente la seule issue convenable pour la Ligue, mais il arrange également les clubs français qui se verront répartir cette somme entre les 20 clubs de Ligue 1.

Ironie du sort, cette somme correspond peu ou prou aux 46 millions d’euros que représente la taxe à 75% que payeront les clubs français…

Tous les acteurs du football français gagnent donc dans cette affaire, les seuls perdants sont ceux qui croyaient à la justice sociale que représenterait cette taxe en réduisant l’écart entre les revenus des footballeurs et le reste des travailleurs.

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