Royaume-Uni : La Premier League lance son appel d'offres dans un contexte indécis

Royaume-Uni : La Premier League lance son appel d’offres dans un contexte indécis

premier league illustration

Alors que le secteur des médias ne cesse d’évoluer, le championnat de football le plus cher du monde remet en jeu ses droits domestiques.

Tout est possible. Le championnat anglais a souvent été précurseur. Le premier à s’exporter au delà de ses frontières, à voir ses revenus exploser, et à signer un véritable record de droits TV domestiques il y a 3 ans. Souvenez-vous. Sky et BT se partageaient 154 matchs en direct par saison (4 à 5 par journée, les autres le samedi 15h locales étant interdits de retransmission pour préserver l’affluence dans les stades) contre 1,2 milliards d’euros par saison entre 2013 et 2016.

La négociation pour la période 2016-2019 avait eu lieu avec le spectre d’un troisième acteur, beIN SPORTS alors particulièrement actif sur le marché. La consultation avait alors accouché d’une répartition proche (168 matchs par saison), pour une somme en très nette augmentation, à 2,3 milliards € annuels. Sky, qui dispose des 3/4 des rencontres, avait alors mis près de 1,9 milliards d’euros pour s’assurer de conserver une offre majoritaire.

Les géants du net à l’affut

Entre temps, le paysage a évolué. Si aucun acteur ne s’est lancé dans la télévision payante outre-manche, le facteur X se nomme GAFAN. Ou plutôt les géants du nets, nouveaux milliardaires que l’on annonce comme les futurs principaux acteurs dans la guerre des contenus. Facebook et Twitter s’y intéressent par le biais de partenariats avec les ayants droits. Amazon, via son service Amazon prime Vidéo, est plus offensif. A son actif, le groupe s’est offert la diffusion web du « Thursday Night Football » de NFL outre Atlantique et en 2019 l’exclusivité du circuit ATP (Hors Wimbledon) au Royaume-Uni, au nez et à la barbe de Sky.

C’est dans ce contexte global, et avec l’espoir de faire exploser à nouveau les montants, que la Premier League a lancé au début du mois la consultation pour la période 2019-2022. Au programme, une nouvelle augmentation du nombre de rencontres décalées à diffuser, qui passe à 200, soit 42 supplémentaires. Pour absorber une partie de ces matchs est prévue l’ouverture d’une nouvelle case horaire le samedi à 20h45 heure française. Comme celle du vendredi 20h45 apparue sur le cycle actuel, les matchs sur cette tranche seront occasionnels, 8 par an.

200 matchs en direct par an

Concrètement, les 5 premiers lots de A à E offrent chacun 32 matchs par saison. Les lots complémentaires F et G permettent d’accéder à 40 matchs répartis sur 4 journées en dehors des week-ends. Avec cette nouvelle répartition, l’entité espère que les droits continueront de grimper. Elle fait en tout cas le maximum pour mettre les acteurs dans les meilleures conditions pour batailler cet hiver.

Mais l’épisode tant attendu pourrait accoucher d’une souris. D’autres paramètres plus récents entrent en jeu, concernant les deux principaux acteurs de notre histoire.

Sky fait premièrement la une de l’actualité par ricochet avec l’annonce de l’acquisition d’une majeure partie de l’empire Fox de Rupert Murdoch par Disney. Font notamment partie du deal annoncé à 60 Milliards de dollars Fox Sport aux États-Unis et Sky en Europe. Si l’accord venait à être validé par les autorités compétentes, il en dirait long sur les possibilités qu’offre sur le long terme ce possible géant des contenus.

L’accord Sky/BT qui pourrait tout bousculer

Mais revenons au présent et à la consultation qui nous intéresse. Sky et BT, actuels détenteurs des droits et qui ont fait grimper ces dernières années le pactole ont annoncé avoir conclu des accords mutuels de distribution. A compter de 2019, les abonnés à Sky, l’équivalent de Canal+ à l’échelle de l’hexagone, pourront souscrire directement aux chaines BT Sport. Réciproquement, Sky Now, service en ligne comprenant les chaines Sport, Cinéma et Séries de Sky, sera commercialisé par l’opérateur téléphonique BT.

Cette annonce, outre le fait de mettre fin à la stratégie d’exclusivité des contenus mise en place par British Telecom pour rentrer dans le secteur en 2013, questionne sur la réussite de l’Appel d’Offres pour la Premier League. Les deux acteurs se protègent mutuellement d’une perte éventuelle pour l’un du championnat anglais. Selon le réel intérêt des GAFAM, les diffuseurs actuels pourraient par ailleurs limiter l’inflation, voire réduire la facture.

Mais rien n’est jamais écrit ni calculé sur une consultation de cette envergure. Son résultat représentera un véritable indicateur de l’état actuel du marché. De quoi inspirer les autres ayants droits des principaux championnats européens. La LFP qui a temporisé ces dernières semaines, indique discuter avec Facebook et Amazon à propos de la prochaine consultation et demeure confiant au sujet de la présence de SFR/Altice sur cette consultation. Le groupe qui s’est inspiré du travail de BT devra d’ailleurs renégocier les droits de la Premier League dans l’hexagone à l’automne prochain, et devra faire face à l’affut de Canal+ et beIN.

Que ce soit en France comme chez nos voisins anglais, puisque on vous promet que tout est possible…

 

7 commentaires

  1. Bonjour, quelqu’un pourrez m’expliquer pourquoi l’offre est seulement de 168 matchs parce que on tout si on fait 38*10 – 38 (pour les matchs du samedi 15h) fait 342, pk si peut de matchs sont diffusés?
    Merci pour votre reponse

    1. C’est en raison d’un blackout imposé légalement en Angleterre depuis les années 60 pour les matches de 15h, officiellement pour protéger l’affluence dans les stades à ce moment-là. Entre 14h45 et 17h15, les chaînes anglaises n’ont le droit de passer aucun match de foot, même étranger.

      1. Comment C+ va re rentrer ce type de droits dans sa prog , le samedi ils passent bcp de choses en diff et Altice je ne pense pas lacher ca ?

  2. Bt mettant fin à sa stratégie d’exclusivité des contenus, n’est pas une surprise: vu les sommes dépensées cela n’était pas tenable sur le long terme (ils avaient deja ouvert leurs chaines chez les autres opérateurs, et les chaines étaient devenues des options payantes aux abonnement Bt alors qu’au début elles étaient inclues dans l’abonnement) .
    Et sachant que Bt est le modèle de la stratégie mise en place par Sfr, on voit arriver ce que tout le monde disait: Sfr ne pourra pas réussir là ou Orange le leader à échoué, et où son modèle Bt vient d’échouer; surtout que Sfr à dépensée des sommes non tenable sur le marché français (en quasi triplant les droits des coupe de’Europe ou en doublant les droits de la Premier League).

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